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Toutes les voix pour le Liban

8 août 2006

Toutes les voix pour le Liban

Face à l'horreur de l'aggression israélienne, nous avons la conviction que la résistance héroïque de tous les libanais au Sud comme au Nord ne trouve pas le soutien et l'écho qu'elle mérite dans la presse et l'opinion publique internationale qui continuent systématiquement de stigmatiser les résistants libanais de terroristes tout en laissant faire les aggresseurs.

Cet espace est dédié à l'expression de toutes les voix du Liban, qui luttent inlassablement, jour après jour, pour la dignité de leur pays.

Nous les invitons à faire entendre leur voix inaudible dans la presse occidentale, gouvernée par la seule règle tacite du "deux poids, deux mesures" des lors que la doxa israélienne l'impose.

Merci de nous envoyer vos textes, vos commentaires et votre sélection d'articles de presse français et internationaux. Nous les publierons sur ce blog.

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7 août 2006

Le proche et moyen orient pour les nuls

par Sindibad, CAPJPO-EuroPalestine, publié le mercredi 19 Juillet 2006

Depuis près de six ans, le gouvernement israélien tue par semaine entre 10 et 20 palestiniens, enlève les hommes et les femmes par dizaines, détruit les habitations, les champs et les infrastructures, enferme et empêche les habitants de Gaza et de Cisjordanie de circuler librement chez eux. Alors quand un groupe de résistants, "terroristes" pour les israéliens, "activistes" pour les autres, capture un soldat chargé de surveiller la grande prison à ciel ouvert qu'est Gaza, L'occident, l'Europe, la France et sa presse indépendante trouvent que c'en est trop pour Israël. Cet état "seule démocratie au Proche-Orient" est également le seul état à avoir le
droit de tuer des civils, d'enlever des ministres et des députés élus démocratiquement, dans un pays en lambeaux seule démocratie sous occupation dans le monde.
...

Il y a quelque chose d'irréel dans ce monde libre voulu par Bush et Blair. On se frotte les yeux et on tend les oreilles pour réaliser que c'est bien la réalité. Celle des bombes puissantes qui pulvérise les réfugiés libanais sur la route de l'exode. Celle d'une télévision qui choisit de ne pas
montrer ce qu'on ne doit pas voir. On se dit alors, que nous n'avons rien compris. Le malaise qu'on éprouve devant notre poste de télévision vient de notre incapacité à comprendre les nouvelles règles du jeu. Ces règles sont certainement écrites quelque part dans les cerveaux des éditorialistes de Libération, du Monde ou de France Inter.
Il n'y a qu'à écouter et regarder ces journalistes, envoyés très spéciaux, tentant de nous vendre la version d'un conflit dont les forces en présence seraient symétriques, entre l'une des armées les mieux équipées du monde, qui en plus est soutenue par la première puissance mondiale et d'un pays dépourvu d'armée digne de ce nom.
Depuis le début de l'Intifada, les israéliens morts suite à des tirs de roquettes palestiniennes se comptent sur les doigts de la main. Autant dire qu'un Israélien a plus de chance de mourir de la foudre que victime d'une roquette du Hamas. Pourtant on a fini par croire que les roquettes Azedine Alquassam mettaient en péril l'existence d'Israël, état dit tantôt "hébreu", tantôt "démocratique, surtout quand ça l'arrange.
On croyait, nous les naïfs, qu'un homme valait un autre. On avait tort, preuve qu'on n'avait rien compris aux règles du jeu. Ce sont ces règles qui font que la vie d'un soldat israélien n'a pas de prix. Un soldat Israélien capturé, justifie que 300 arabes soient assassinés et qu'un pays tout entier soit dévasté, sans qu'on y trouve rien à redire.
Voici, en exclusivité, ces règles que tout le monde doit avoir à l'esprit lorsqu'il regarde le JT le soir, ou quand il lit son journal le matin. Tout deviendra simple.
Règle numéro 1 : Au Proche Orient, ce sont toujours les arabes qui attaquent les premiers et c'est toujours Israël qui se défend. Cela s'appelle des représailles.
Règle numéro 2 : Les arabes, Palestiniens ou Libanais n'ont pas le droit de tuer des civils de l'autre camp. Cela s'appelle du terrorisme.
Règle numéro 3 : Israël a le droit de tuer les civils arabes. Cela s'appelle de la légitime défense.
Règle numéro 4 : Quand Israël tue trop de civils, les puissances occidentales l'appellent à la retenue. Cela s'appelle la réaction de la communauté internationale.
Règle numéro 5 : Les Palestiniens et les libanais n'ont pas le droit de capturer des militaires israéliens, même si leur nombre est très limité et ne dépassent pas trois soldats.
Règle numéro 6 : Les israéliens ont le droit d'enlever autant de palestiniens qu'ils le souhaitent (environ 10000 prisonniers à ce jours dont près de 300 enfants). Il n'y a aucune limite et n'ont besoin d'apporter aucune preuve de la culpabilité des personnes enlevées. Il suffit juste de
dire le mot magique "terroriste".
Règle numéro 7 : Quand vous dites "Hezbollah", il faut toujours rajouter l'expression « soutenu par la Syrie et l'Iran ».
Règle numéro 8 : Quand vous dites "Israël", Il ne faut surtout pas rajouter après : « soutenu par les Etats-Unis, la France et l'Europe », car on pourrait croire qu'il s'agit d'un conflit déséquilibré.
Règle numéro 9 : Ne jamais parler de "Territoires occupés ", ni de résolutions de l'ONU, ni de violations du droit international, ni des conventions de Genève. Cela risque de perturber le téléspectateur et l'auditeur de France Info.
Règle numéro 10 : Les israéliens parlent mieux le français que les arabes. C'est ce qui explique qu'on leur donne, ainsi qu'à leurs partisans, aussi souvent que possible la parole. Ainsi, ils peuvent nous expliquer les règles précédentes (de 1 à 9). Cela s'appelle de la neutralité journalistique.
Règle numéro 11 : Si vous n'êtes pas d'accord avec ces règles ou si vous trouvez qu'elles favorisent une partie dans le conflit contre une autre, c'est que vous êtes un dangereux antisémite.

7 août 2006

Great Cover From The independent

6 août 2006

Discours de Hassan Nasrallah


Le discours de Nasrallah démontre, à ceux qui prendront la peine de le lire, l'approche contenue, raisonnable et digne adopté par le Hesballah, qui tend la main pour sortir de la guerre; loin des diatribes vengeresses et destructrices des dirigeants israéliens, relayées en boucle sur les télévisions occidentales.

Vous pouvez consulter l'intégralité de la traduction du discours du 29 Juillet 2006, en cliquant sur le lien ci-dessous:

Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux...
Mes frères, mes soeurs, mes amis,
En ce 18e jour de l’agression sioniste barbare sur le Liban, de l’agression états-uno-sioniste barbare sur le Liban, il est de mon devoir de m’adresser à vous de nouveau pour exposer les nombreux points liés à cet affrontement actuel, politiquement, militairement ainsi que sur les plans populaire et officiel au Liban et dans la nation, et finalement, j’adresserai une réponse aux combattants qui ont envoyé une lettre diffusée hier.
Je commencerai par la situation sur le terrain, car ce qui s’y passe représente l’élément décisif, de premier plan, sur l’évolution de l’affrontement, des faits politiques nouveaux et des tentatives de recherche d’issues à la crise. D’abord, ce sont les conséquences bienheureuses de la ténacité légendaire de la Résistance au Liban, du peuple libanais et de tout le Liban, avec toutes ses confessions, ses régions, ses formations et institutions.
Il est clair, jusqu’à présent, que l’ennemi sioniste n’a pu réaliser une quelconque avancée militaire, et ce n’est pas moi qui le dis, eux le disent, le monde entier le dit, et les analystes politiques et militaires le disent aussi. Lorsqu’ils parlent de la poursuite de la guerre, ils disent que l’ennemi cherche à réaliser un acquis militaire qui lui permette d’entrer dans un règlement politique. Tout le monde reconnaît jusqu’à présent que l’ennemi n’a réalisé aucun acquis militaire. Quant à la destruction des infrastructures, aux meurtres de civils, à l’exode des populations et à la destruction des maisons, ce ne sont pas des actions militaires dans le sens militaire du terme, c’est une action barbare et sauvage. Il ne faut pas l’autoriser à en profiter sur le plan politique. L’ennemi n’a réalisé jusqu’à présent aucun véritable acquis militaire, mais au contraire, il a à son actif plusieurs échecs militaires cuisants, il a reçu des coups terribles sur le plan militaire, jusqu’à présent.
De manière succinte à ce niveau, le navire militaire le plus important de ses forces maritimes a été détruit. Ceci sur le plan maritime, ses forces maritimes ont reçu un coup dur et humiliant. Pour ses forces terrestres, la principale de ses forces terrestres, qui est l’unité Golani, a subi une défaite cuisante. Même un de ses officiers supérieurs a dit que les forces ayant été détruites sur les bords de ce triangle de l’héroïsme, de la bravoure, du courage et de la dignité, le triangle Maroun el-Ras, Bint Jbayl et Aytaroun, constituaient le sommet et de cette unité Golani, ce qui signifie que l’élite de l’armée israélienne a été détruite en entier, tués ou blessés, et atteints psychologiquement.
Vous pouvez voir quelques photos, pourquoi certains soldats ont été transportés sur des brancarts alors qu’ils dormaient sur leurs ventres, car les blessures étaient sur leurs dos, cette élite qui a fui comme des rats sur le sol de la bataille.
Au niveau des forces aériennes, la limitation du mouvement des hélicoptères et l’appui total sur les avions militaires, et même les attaques, les milliers de tonnes [d’explosifs], les destructions des ponts, des autoroutes, des maisons et des routes, le meurtre des civils n’ont pas permis à l’armée de l’air israélienne d’empêcher le bombardement de ses colonies. Au contraire, le bombardement est entré dans la phase « au-delà d’Haïfa », avec une grande mesure. En raison de ses échecs et incapacités, l’ennemi tente de cacher ses pertes. Ce n’est pas nous qui cachons nos pertes.
Nos renseignements sur le terrain confirment que ses pertes sont plus importantes que ce qu’il annonce par paliers. Pourquoi l’ennemi impose jusqu’à présent une censure sur les médias et sur tout ce qui s’y dit, afin que son peuple ne le sache pas, que son peuple ne voit pas l’ampleur des pertes matérielles, humaines et morales de l’ennemi, et même les sondages d’opinions qu’il annonce, ainsi que nos renseignements de l’intérieur confirment que leurs renseignements sont fabriquées et font partie de la guerre psychologique, mais il y a des réalités que l’ennemi ne pourra cacher à son peuple, ni à notre peuple ni au monde.
Quand, chers frères et chères soeurs, tout au long du conflit arabo-israélien, quand est-ce que deux millions d’Israéliens ont été obligés de se déplacer ou de rester dans des abris pour une période de 18 jours ou plus ? Ce nombre augmentera avec l’élargissement de la phase « au-delà d’Haïfa », car le bombardement de Afoula et de sa base militaire n’est que le début de cette phase, et il y a de nombreuses villes dans le centre qui seront les cibles de la phase « au-delà d’Haïfa », si l’agression barbare sur notre pays et notre peuple et nos villages se poursuit.
Est-ce qu’il peut cacher l’ampleur des pertes financières, économiques importantes que cette entité a subi, mais je laisserai expliquer cet aspect par les spécialistes de ce domaine, mais la perte la plus importante est celle qui touche à la vision, à la confiance et au moral de cette entité envers sa direction et son armée « invincible », ses appareils sécuritaires sophistiqués, et leur capacité à affronter un peuple numériquement faible et un pays dont la superficie et les possibilités sont restreintes, et une Résistance populaire aux moyens limités, tant du point de vue humain que matériel, mais ferme dans sa détermination et sa foi.
C’est ce qui nous explique les paroles de Shimon Pérès affirmant qu’il s’agit d’une bataille de vie ou de mort, pour Israël. Ce qu’il veut dire, ce n’est pas que la Résistance au Liban va entrer en Palestine ou va libérer la Palestine ou effacer l’entité ou l’anéantir, mais il comprend que cette ténacité libanaise formidable et ce courage, s’ils sont couronnés de victoire, va faire mourir l’arrogance, la morgue, l’insolence et l’esprit sur lesquels est basée son entité, et par conséquent, il ne restera à cette entité aucun avenir.
C’est l’histoire de la vie et de mort dans la bataille que mène Israël actuellement, lorsque le peuple de cet État provisoire perd sa confiance dans son armée légendaire, commence la fin de cette entité, car Israël est un État qui a été fondé pour une armée. Israël n’a pas une armée pour un État, et lorsqu’ils sentent que cette armée est devenue incapable, faible, défaite et humiliée, et ratée, certainement, la question est une question de vie ou de mort.
Mes frères, mes soeurs, la seule possibilité donnée à l’ennemi est de faire pression sur le Liban, sur la Résistance, sur l’État et sur le peuple, seulement, en accroissant la souffrance humaine et sociale, en déplaçant le maximum de gens, en tuant les civils, en détruisant encore les maisons et les infrastructures. Il espère pouvoir utiliser cette souffrance pour faire pression politiquement sur tous, pour qu’il réalise par la politique ce qu’il a été incapable de réaliser par la force militaire. Et cela, vous pouvez, vous le peuple, le faire échouer par votre patience, votre ténacité et votre persévérance. Et dans ce cadre, Mlle Rice revient dans la région, pour essayer d’imposer à nouveau ses conditions sur le Liban, pour servir son projet de « nouveau Moyen-Orient », et au service d’Israël.
Nous devons le savoir, l’Israélien est prêt et mûr pour arrêter l’agression, car il commence à craindre l’inconnu et un enlisement plus grand, mais celui qui insiste sur la poursuite de l’agression sur le Liban est l’administration états-unienne. Et aujourd’hui plus que tout autre moment, Israël semble un outil malléable et exécutant le projet états-unien et la décision états-unienne. Et, afin que le Liban puisse gagner la bataille, il a besoin d’une volonté politique, ce qui signifie que le Liban a besoin d’une volonté politique qui n’est pas inférieure à celle des combattants sur le terrain, ni inférieure à celle des résistants, des déplacés et de tous ceux qui sont solidaires avec eux, parmi tous les Libanais.
Le Liban a besoin aujourd’hui d’une volonté nationale qui rassemble afin que les sacrifices ne soient pas vains. Nous tenons à assurer cette volonté et cette solidarité, nous tenons, à cette étape, à ce que le gouvernement soit puissant afin qu’il assume ses responsabilités nationales en faveur du Liban et de son peuple, nous tenons à collaborer avec le gouvernement et tous les courants et forces politiques pour présenter un Liban unifié et cohérent autour de ce qui protège et assure ses intérêts nationaux, et nous agissons sur cette base, mais certainement, il est demandé au gouvernement d’agir à partir de ce qu’expriment les Libanais, la Résistance, l’unité, la grandeur, lorsqu’ils surmontent leurs blessures et affirment qu’ils sont prêts au sacrifice. Nous devons savoir tous que, malgré cette destruction et à cause de notre résistance à nous tous, nous sommes face à une occasion historique pour le Liban de libérer enfin toute parcelle de sa terre, de récupérer ses prisonniers, d’assurer sa souveraineté nationale, et ni notre ciel, ni notre mer, ni notre honneur, ni notre être ne pourront être dorénavant menacés par des violations ou des agressions sionistes.
À tous les Libanais,
L’essentiel est que nous résistions pour être victorieux, si Dieu le veut, et nous seront vainqueurs, si Dieu le veut. Et ce que j’entends et je lis depuis quelques jours à propos de la victoire, de sa dédicace, je voudrai les commenter. J’ai lu de nombreux articles, j’ai entendu plusieurs interviews politiques, et la question posée est : qu’en sera-t-il si la Résistance sort victorieuse ? Et j’ai su également que certaines personnalités de certains courants politiques, et je ne dis pas les directions de ces courants, quelques personnes essaient de susciter la peur parmi leurs bases des conséquences de la victoire de la Résistance. Je répondrai de manière catégorique.
D’abord, le Liban et son peuple ont une expérience de cette Résistance lors de la victoire en 2000, et comment elle a agi. Ensuite, dès à présent, je confirme qu la victoire sera pour tout le Liban, avec toutes ses régions, ses confessions, ses courants et ses institutions officielles et populaires, en premier lieu, au Liban naturellement, et la victoire sera une victoire pour tout Arabe, tout musulman, tout chrétien et honnête homme de ce monde qui s’est opposé à cette agression et a défendu le Liban, par la parole ou par l’action ou par le soutien. La victoire sera, pour les membres de la Résistance et ses sympathisants en particulier, un puissant moteur pour l’amour et la concorde avec tous les Libanais, et notamment ceux qui les ont soutenus et les ont aidés, tant au niveau politique que médiatique, à ceux qui les ont accueillis et honorés de Saïda au Mont Liban, du nord et du sud, à Beyrouth vers le nord et la Bekaa. Cette victoire sera un catalyseur pour la reconstruction du Liban, plus beau qu’il n’était, un Liban beau mais fort, un Liban beau mais digne. Cette victoire sera un catalyseur pour l’unité et la complémentarité et non un facteur de domination et d’orgueil, cette victoire sera un puissant mobile pour concrétiser notre unité nationale que notre peuple a réalisée ces jours-ci, réalisée grâce aux valeurs de Jésus, paix sur lui, et aux valeurs du messager de Dieu, Muhammad, prières et paix sur lui, les valeurs de l’entraide, de la solidarité, de l’amitié, de la fraternité, de l’inquiétude partagée, de la coopération et de l’amour que tous les gens ont manifestés, de façon très concise et très responsable. Et j’espère que certains n’aillent pas loin dans leurs explications. J’affirme aux Libanais qu’il ne faut pas que certains d’entre vous aient peur de la victoire de la Résistance, mais il faut craindre plutôt sa défaite. Ainsi se comporte toute personne patriote. Frères et soeurs, nous assistons à des mouvements populaires de plus en plus importants dans les pays arabes et musulmans, et ailleurs, en solidarité avec le Liban et la Palestine. Ceci nous raffermit certainement, nous réjouit et nous rend heureux, et nous les remercions pour tout cela, et nous estimons tout ce qu’ils font. Dans ce cadre, des mots, des positions, des discours peuvent être émis pour porter atteinte à l’unité des rangs et l’esprit de la bataille. Il ne faut pas que nous en soyions affectés ou que nous soyions poussés à réagir. Je mets en garde contre toute réaction non appropriée, car des réactions erronées peuvent servir notre ennemi et l’ennemi de notre pays et de notre nation. J’adresse mes plus vifs remerciements à tous les ulémas et muftis dans le monde musulman, à tous les dirigants des mouvements islamiques dans le monde qui ont fait face à ces tentatives de sédition et de division des rangs des musulmans, et notamment au cours de cette phase sensible. Quant aux gouvernements et régimes, nous n’avons demandé à aucun de se battre avec nous ni de nous défendre, tout ce que nous leur avons demandé est de ne pas constituer une couverture à l’agression sur notre pays et notre peuple, seulement et seulement, même s’ils peuvent faire beaucoup pour le Liban, et le minimum serait de mettre leurs possibilités et leurs énergies, et de profiter de leurs amitiés pour faire cesser cette agression, sans plus. Dans tous les cas, lorsqu’il y aura une évolution positive dans l’attitude de tout État arabe envers le Liban et lorsque cet État apportera son aide et son soutien et consacrera ses efforts pour faire cesser la guerre, nous recevrons cela en toute amitié, avec tous les remerciements et l’estime.
Nous ne cherchons pas les querelles ni les inimités, nous sommes à la recherche de l’unité, de la concorde, de la coopération et de la solidarité, et tout ce que nous voulons est le bien et la dignité pour notre patrie et notre nation, et pour ce but, nous dédions nos âmes et notre sang, et c’est ce que nous possédons de plus cher.
Puisque nous parlons des gouvernements et des régimes, je voudrais commenter les questions critiques posées ces derniers jours, qui ne sont pas de simples questions, à propos de la Syrie et de l’Iran, des questions qui nous ont été adressées disant : où sont vos alliés dans cette dure bataille ?
Je me contenterai de répondre aujourd’hui, parce qu’ils parlent de la Syrie et de l’Iran, qu’ils n’ont poussé personne contre le Liban, qu’ils n’ont participé à offrir aucune couverture à cette guerre, et qu’ils n’ont à aucun moment marchandé la Résistance, ni au Liban, ni en Palestine, ni dans le passé, ni aujourd’hui, ni dans le futur, alors que les portes des marchandages sont ouvertes. Ils sont toujours, je veux dire la Syrie et l’Iran, aux côtés du Liban, de son peuple et de sa Résistance, ils ont mis toutes leurs possibilités auprès de leurs amis dans le monde, pour faire cesser l’agression sioniste sur le Liban, loin de toutes les surenchères et les exhibitions, ils ne se sont même pas intéressés à entrer dans la crise pour en profiter sur le plan régional, ils ne veulent que le bien au Liban, à son peuple et à sa Résistance.
Et pour notre part, nous ne voulons pas d’eux autre chose, et là, je voudrais indiquer l’accueil immense fait par la Syrie, au niveau de sa direction, de son gouvernement et de son peuple, à des dizaines de milliers de déplacés libanais.
Nous recevons des informations sur le soin, l’honorabilité et l’intérêt digne qu’ils reçoivent, ce qui réclame nos remerciements et notre fierté, et c’est ce que nous en pensons. Frères et soeurs, je viens à la dernière partie de mon discours comprenant un mot pour chacun, une réponse à la lettre adressée par les combattants de la Résistance, un mot à l’ennemi et au monde. Pour les gens, généreux et tenaces, résistants dans leurs villages et leurs villes, et aux déplacés par force, à tous les patients et les certains de la victoire, qui ont étonné le monde par leur patience, leur résistance, leur confiance et leur cohésion, aux vieillards, aux femmes, aux enfants et aux malades, aux familles qui dorment sous le ciel, sans que ne soit entamée leur détermination ni leur courage, que pourrai-je vous dire ? Y a-t-il une parole qui équivaut à votre droit et votre résistance ? Je vous le dis, pour moi-même et au nom de mes frères, nos âmes, notre sang et nous-mêmes sommes vos dévoués, pour vos larmes, vos blessures, votre résistance et votre fierté.
Vous reviendrez dans vos maisons, très chers, la tête haute, dignes comme vous l’étiez et comme vous le resterez, nous n’avons qu’une seule promesse, celle de la victoire que vous aimez. Et je vous dis que Dieu vous récompense dans ce monde et dans l’autre, vous les gens les plus nobles, les plus courageux et les plus purs.
Quant aux combattants, je leur dit, votre message m’est parvenu et je vous ai entendus. Vous êtes comme vous l’avez dit, oui, vous êtes la promesse sincère, vous êtes la victoire qui arrive avec la permission de Dieu, vous êtes la liberté pour les prisonniers et la libération de la terre, vous êtes les défenseurs de la patrie, de l’honneur et de la dignité.
Mes frères, vous êtes l’authenticité de l’histoire de cette nation, vous êtes la quintessence de son âme, vous êtes sa civilisation, sa culture, ses valeurs, son amour et son esprit, vous êtes sa bravoure, vous êtes la permanence de ce cèdre sur nos sommets et l’humilité des épis de blé dans nos maisons, vous êtes la fierté comme les monts du Liban. À l’ennemi et au monde je dis, quelle que soit la durée de cette guerre, nous sommes prêts, quelles que soient les sacrifices, nous en sommes issus. Dans la bataille de la volonté, nous ne serons pas défaits. À Bush et Olmert et tous les tyrans et agresseurs, je dis, agis comme tu l’entends, par Dieu, tu n’effaceras pas notre mémoire et tu ne tueras pas notre inspiration, ce qui t’a rassemblé sera dispersé, et tes jours sont comptés. Ceux qui ont agi injustement apprendront un jour quel sort funeste les attend et quelle sera l’heureuse fin à ceux qui Le craignent.
Paix et miséricorde sur vous.

6 août 2006

L'inversion des discours par Percy KEMP

L'opposition entre rhétorique occidentale et dialectique orientale est au coeur du conflit entre Israël et le Hezbollah

Article publié le 21 Juillet dans Libération

Quelle que soit l'issue du bras de fer qui s'est engagé en ce mois de juillet entre Israël et le Hezbollah libanais, il apparaît d'ores et déjà que quelque chose a changé qui devrait nous affecter sur la durée.
Ce n'est pas tant qu'on a pu voir pour la première fois des Arabes tenir tête à l'armée israélienne, suggérant qu'un certain changement serait intervenu dans l'équilibre usuel des forces. C'est plutôt sur le plan épistémologique qu'un véritable changement est en train de s'opérer, et son évidence m'est apparue alors que je regardais les prestations télévisées des deux principaux protagonistes, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, et le secrétaire général du Hezbollah, le cheikh Hassan Nasrallah.
...

Ce lundi 17 juillet à la télé, j'ai en effet vu un homme au menton glabre et portant costume et cravate (un homme qui me ressemble, en quelque sorte), perdre ses nerfs devant la Knesset, lancer des anathèmes à la volée, menacer ses ennemis d'une guerre à outrance, user de tous les artifices de la rhétorique, et en appeler aux instincts les plus primaires de ses électeurs. La veille, j'avais vu son adversaire, un barbu enturbanné (un homme qui ne me ressemble donc guère), user d'un langage savamment dosé, jongler avec des mots bien pesés sans jamais le ton hausser, appeler les choses par leur nom, manier la dialectique comme s'il venait à l'instant de refermer le Gorgias de Platon, et conseiller à ses ennemis de faire taire leurs émotions pour n'écouter que leur seule raison. D'un mot, j'ai vu un dirigeant israélien se comporter comme on imaginerait qu'un raïs arabe pourrait se comporter en pareille circonstance, et un chef de milice arabe se conduire comme un dirigeant occidental devrait se conduire, quelles que soient les circonstances. Peu après, et toujours à la télé (quoiqu'ils ne pensaient pas y être), j'ai vu le président des Etats-Unis et le Premier ministre du Royaume-Uni échanger, à propos du Liban, des propos d'une vulgarité telle que je frissonne à l'idée que ces deux apprentis sorciers président à nos destinées.
C'est dire que le glissement, de la dialectique vers la rhétorique, que j'évoque ici ne concerne pas le seul Etat d'Israël : il touche l'Occident dans sa totalité. Or, comme disait Socrate, la rhétorique a cette particularité, par rapport à la dialectique, qu'elle ne peut être efficace qu'à condition que le public soit ignorant des faits. La rhétorique, les dictateurs et potentats arabes en usent jour après jour pour se maintenir au pouvoir. Et ne voilà-t-il pas que nos propres dirigeants leur emboîtent le pas. Car c'est la rhétorique qui a permis au président Bush d'asseoir son pouvoir en envahissant l'Afghanistan dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, laissant les citoyens américains dans l'ignorance des rapports incestueux entretenus jusqu'en 1990 par leur gouvernement avec Ben Laden et les islamistes afghans. C'est la rhétorique qui a permis l'invasion et l'occupation de l'Irak par les Anglo-Américains pour cause de péril mondial imminent, le public étant laissé dans l'ignorance de la paucité du programme irakien des armes de destruction massive. C'est la rhétorique qui permet de même à nos dirigeants de transformer aujourd'hui nos sociétés libérales en sociétés sécuritaires sous prétexte de combattre un terrorisme qu'ils savent pertinemment ne pas pouvoir ¬ ni même vouloir ¬ éradiquer. Inversement, c'est la rhétorique que l'ancien gouvernement espagnol de centre droit avait tenté d'utiliser à son profit suite aux attentats islamistes de Madrid (rhétorique qui voulait que ces attentats-là aient été perpétrés par ETA), avant que l'opinion publique espagnole ne déjouât ses plans parce qu'elle n'était plus dans l'ignorance des faits. C'est aussi la rhétorique qui attire à présent Israël dans l'engrenage libanais. Car, de deux choses l'une : ou bien le gouvernement israélien était parfaitement conscient des capacités considérables de rétorsion du Hezbollah et a sciemment laissé ses citoyens dans l'ignorance des faits, ou bien il ignorait presque tout du Hezbollah et il s'est fourvoyé au Liban, pensant que ce serait une promenade de santé. Dans les deux cas, il y a césure : césure entre gouvernants et gouvernés d'une part, césure entre l'appareil d'Etat et la réalité de l'autre.
C'est là qu'on se rend compte que, pour utiles qu'elles soient sur le plan oratoire, des notions rhétoriques telles que «terroristes» et «axe du mal» sont spécieuses sur le plan épistémologique et néfastes sur le plan opérationnel. Or, étonnamment, de tels effets de rhétorique, qui enflamment les esprits et engourdissent les cerveaux, attisent les passions et endorment les consciences, on en trouve peu ou prou dans le discours du secrétaire général du Hezbollah depuis le début de ce conflit. Nasrallah dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit, sans imprécations ni chichis, sans triomphalisme ni apitoiement sur soi. Dialectique, son discours s'adresse avant tout à la raison de son interlocuteur. Certes, il ne s'agit sans doute là que d'un stratagème politique qui ferait du cheikh Nasrallah l'équivalent oriental de notre Ulysse aux mille ruses. Et certes, pour être en quelque sorte raisonnable, Nasrallah n'en demeure pas moins impitoyable. Impitoyable, et inexcusable aussi, puisqu'il choisit de répondre à une injustice par une autre injustice. Cela étant, son attitude a au moins cela qu'elle se fonde, tout mollah qu'il soit, sur une recherche rigoureuse de la vérité et un exposé rationnel des faits.
Quoi qu'il nous en coûte, il nous faut donc concéder que l'exigence de vérité, qui avait été au fondement de notre civilisation depuis Copernic et Galilée, est en train de changer de côté. Et la question se pose de savoir pourquoi. La réponse à cette question réside probablement dans le triomphalisme et la suffisance dans lesquels nous nous complaisons depuis notre victoire sur le bloc soviétique. Car seuls les faibles ressentent le besoin réel de coller à la vérité--vérité dont ils ont besoin afin d'agir au mieux de leurs intérêts--¬, alors que les forts estiment pouvoir s'en remettre à leur seule puissance, et à leur bonne étoile.
La question se pose aussi de savoir pourquoi nous tournons le dos à la rigueur dialectique, qui était notre marque de fabrique, pour nous laisser séduire par les effets rhétoriques. La réponse à cette question-là est sans doute à chercher dans le glissement intervenu dans nos démocraties libérales, lesquelles, ayant vaincu les démocraties populaires, se muent à présent en démocraties populistes où la dialectique n'a plus sa place. Dans une démocratie populiste, où un lien direct s'établit entre le leader et la masse qui court-circuite les élites, où la sécurité est la panacée et la peur le meilleur des fonds de commerce, c'est la rhétorique qui est la discipline reine. Et la rhétorique, on le sait, finit toujours par faire le lit de la démagogie.
Alors que nous nous retrouvons, en Occident, en danger de démagogie, c'est paradoxalement en Orient qu'il nous faut peut-être aller chercher les prémices d'un discours qui serait véritablement dialectique. A croire qu'au moment même où nous nous détournons de notre héritage hellénique ce serait à des descendants asiatiques des Troyens qu'échoirait la mission de nous rappeler qu'il fut un temps où la rigueur socratique comptait pour nous.
Il y a de cela un quart de siècle, Michel Foucault en offusquait plus d'un en faisant l'apologie de la révolution islamique iranienne. Les bien-pensants, toutes tendances confondues, ne se privèrent alors pas de tirer sur lui à boulets rouges et en toute bonne conscience. J'avoue ne pas avoir le centième du savoir et du talent de Foucault, et je suis loin d'avoir sa notoriété. J'ose espérer que mes détracteurs s'en rappelleront. Lorsqu'ils m'enverront leur volée de coups, je prie qu'ils le fassent équitablement : au prorata.

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5 août 2006

Editorial LCI de Pierre Luc Séguillon

Publié sur le blog de PL Séguillon le 4 Juillet 2006
Les propos officiels du gouvernement israélien ne font plus illusion. La libération du caporal Gilad Shalit, enlevé le 25 juin dernier par un commando venu de la bande de Gaza n’est plus que le prétexte d’une opération militaire de grande envergure contre le Hamas. L’Etat hébreu se préoccupe moins aujourd’hui de ramener sain et sauf le jeune appelé de Tsahal que de réduire à néant le gouvernement d’Ismail Hanieh. C’est un constat que la presse israélienne fait elle-même aujourd’hui.
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L’offensive déclenchée par le gouvernement d’Ehud Olmert est en effet sans commune mesure avec la prise d’otage perpétrée par un groupe d’activiste du parti islamiste. Ce rapt condamnable ne peut à lui seul expliquer l’isolement, le quadrillage et les bombardements systématique de la bande de Gaza, la mise en quarantaine de sa population au risque de l’affamer, la destruction du bureau du Premier ministre et l’arrestation de 6 ministres et d’une vingtaine de députés. Refuser tout échange de prisonnier de la part d’un Etat qui détient dans ses geôles 9000 prisonniers palestiniens dont 300 adolescents, 120 femmes et surtout 900 détenus administratifs contre lesquels ne pèsent aucune charge précise mais que l’Etat hébreu décrète a priori dangereux est injustifiable.

En fait, une fois encore, un gouvernement israélien s’efforce de radicaliser son voisin palestinien comme à chaque fois que se profile une possible négociation. Il est tout de même frappant de constater que cette offensive massive contre le Hamas et ses dirigeants intervient très exactement au moment où se profilait un accord politique entre le Hamas et l’OLP impliquant une reconnaissance implicite d’Israël.

Tout se passe, en tous les cas, comme si l’Etat hébreu s’efforçait de souffler sur les braises chaque fois que renaissait un timide espoir de négociation donnant de la sorte raison aux éléments palestiniens les plus extrémistes.

Mensonge et violence sont aujourd’hui les deux axes de la politique israélienne en Palestine. La communauté internationale, curieux euphémisme, se contente d’aimablement demander à Israël de faire preuve de davantage de retenue. Elle regrette le terrorisme palestinien, mais elle se garde bien d’appeler par son nom celui que pratique l’Etat hébreu : le terrorisme d’Etat.

5 août 2006

TEL-AVIV VISION par François Burgat et François Gèze

Article publié sur Oumma.org le 7 aout 2006
Depuis le déclenchement des « représailles » israéliennes contre les territoires de l’Autorité palestinienne puis contre le Liban, le spectacle des journaux télévisés des chaînes françaises, publiques comme privées, nourrit un malaise croissant.

Une rhétorique sectaire et simplificatrice criminalise toute résistance - libanaise ou palestinienne - « justifiant » ainsi plus ou moins explicitement, outre l’assassinat de centaines de civils, la destruction sous les bombes de toutes les infrastructures de ces sociétés. En comparaison avec les autres médias européens, en particulier la BBC, ces chaînes françaises apparaissent désormais à une bonne partie du monde francophone - qui s’en détourne irrésistiblement - comme l’instrument d’une désinformation dont la crédibilité politique de la France paiera inévitablement le prix.
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Aux rois des non-dits du 20 heures et des « plateaux » qui penchent sous le poids des « philosophes à gages » et autres « experts » auto-proclamés, aux princes des débats à sens inique, aux reines des enquêtes à œillères et des docus menteurs, aux montages qui trichent et qui truquent, aux mages du « 50-50 » (une minute pour les cratères et... une pour les canons) comment dire la rage ressentie devant de telles « informations » ? Comment vous dire : « Assez » ! L’arme des mots nous forge un nouveau nom : vous serez désormais la « TELAVIVISION » !

A la télavivision, on creuse le vieux sillon du sens commun de la haine ordinaire : de Gaza à la banlieue sud de Beyrouth, on stigmatise indistinctement- et aussi aveuglément qu’en leur temps ses pères nationalistes - l’entière génération politique dite « islamiste » tout entière identifiée au « terrorisme ».

À la télavivision, l’histoire religieuse des uns est pourtant la bienvenue à cimenter l’unité d’une nation et de son armée. Mais celle des autres ne produit qu’un « intégrisme » révoltant.

A la télavivision, un homme politique fréquentable n’est donc pas celui qui a su mériter le respect des siens et se faire élire démocratiquement : c’est celui qui se laisse désarmer et se soumet docilement au diktat du pays voisin !

A la télavivision, les centaines de tonnes de bombes américaines qui alimentent les arsenaux israéliens ou la longue tradition européenne de soutien sélectif à certaines « forces libanaises » sont mystérieusement oubliées et les « ingérences étrangères » ne sont plus que « syrienne » ou « iranienne » !

À la télavivision, la nucléarisation parfaitement hypothétique de l’Iran est la « grande menace » de l’heure, mais les kilotonnes, bien réelles, que l’arsenal israélien pointe sur tous ses voisins n’existent pas.

A la télavivision, seuls les guerriers d’un des deux camps ont une famille qui s’inquiète pour eux ! Etc.

En minimisant l’ampleur des cratères creusés par l’autisme guerrier israélien, la télavivision en creuse d’autres, plus profonds encore. Elle les creuse non seulement dans le tissu de nos relations avec le monde mais également au cœur de notre propre société : lorsque l’un des pieds d’une table est autorisé à être insolemment plus haut que les autres, c’est tout le « vivre ensemble » de la communauté internationale, ou nationale, qui peut s’en trouver, à terme, déstabilisé.

Au fur et à mesure que « la seule démocratie du Proche Orient », après avoir jeté en prison ministres et parlementaires de son adversaire, met en œuvre son droit à la « légitime défense » avec le soutien aveugle du pays où trône la statue de « la liberté », les mots piliers sur lesquels reposaient notre monde s’écroulent un à un. Quand comprendra-t-on enfin l’urgence de dépasser cette pernicieuse « télavivision » ?

3 août 2006

Non au Boycott du Hamas par Esther Benbassa et François Burgat

Cet article est paru le 5 juin dans Liberation

Où passe la frontière entre l’islam et le terrorisme, le musulman fréquentable et l’agent de Ben Laden, le bon « citoyen » et le vilain « communautariste », le Palestinien résistant à une impitoyable occupation militaire et le « suppôt des intégristes » ? À la lecture des discours dominants en Europe et en France, il devient de plus en plus difficile de le dire : pour rester un interlocuteur acceptable, il semble qu’un musulman ne doive plus être seulement « laïque », mais aussi abdiquer, le verre de vin à la main, les marqueurs de son appartenance religieuse et/ou culturelle. À défaut, les peurs qu’il suscite sont capables de déstabiliser certains éléments de l’intelligentsia française, d’ébranler leurs principes sacro-saints - République, citoyenneté, laïcité, etc. - ou de les conduire à en user de manière peu rigoureuse et biaisée.
...

La longue liste des raisons d’ordre humanitaire pour lesquelles le soutien à l’économie agonisante de la Palestine occupée doit reprendre d’urgence a déjà été dressée. Faut-il encore, et toujours, en réaffirmer le bien-fondé et secouer l’hypocrisie et l’immobilisme de la France et de l’Europe. Mais la seule démarche « humanitaire » demeure parfaitement insuffisante et à terme contre-productive. Elle exige des contorsions diplomatiques et juridiques intolérables, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de contourner le résultat de l’un des rares scrutins en pays arabe - après avoir été dûment surveillé par les observateurs du monde entier - à ne pas être contesté.

Le Hamas « refuse de reconnaître Israël ». Mais près de dix années après que l’a fait avant lui l’OLP, où en sommes-nous de la reconnaissance réciproque d’un État palestinien par Israël, dont les frontières fluctuent au gré de ses majorités électorales et qui annexe impunément semaine après semaine de nouveaux hectares de la Cisjordanie ? Le Hamas refuse d’abandonner la violence, nous assène-t-on quotidiennement en guise d’analyse. Celui-ci a pourtant depuis dix-huit mois déclaré une trêve explicite et s’y est tenu. Que dire en revanche du recours systématique à la violence des assassinats « ciblés », c’est-à-dire des exécutions extrajudiciaires, à celle des maisons détruites par centaines, à celle de la canonnade incessante de la grande prison « bouclée » de Gaza ? Le Hamas, enfin, « ne veut pas reconnaître les traités de paix » ? Mais qu’en est-il d’Israël qui, de la feuille de route au plan saoudien de 2002 - approuvé par l’Autorité palestinienne, l’Union européenne, les États-Unis et l’ONU - ne les respecte pas depuis des années ? Tout cela ne signifie certes pas qu’il ne faille pas inciter le Hamas, dont le développement aurait autrefois été encouragé de surcroît par Israël, pour, déjà, diviser le camp palestinien, à quitter définitivement les habits du terrorisme, à reconnaître Israël et à employer plutôt les armes de la politique et de la négociation. Mais il y a sans doute pour cela d’autres voies que le pur et simple déni de sa légitimité.

Comment parvient-on avec une telle inconscience à justifier le boycottage des urnes et par là même à escamoter le droit international et tous les droits ? Comment un tel unilatéralisme de l’action occidentale parvient-il à triompher aussi facilement ? À y bien regarder, si le déni de justice que nous faisons à « leurs » urnes et à « nos » principes démocratiques ne suscite pas davantage de protestations, c’est qu’il mobilise une nouvelle fois la magie des peurs instinctives de l’Autre qui « parle musulman », et serait donc théocrate. En Israël non plus, il n’y a pas de séparation entre l’État et la religion. Cela suffirait-il à le déclarer non démocratique ? Sa fondation aussi fut précédée par des actes terroristes juifs contre l’occupant britannique. Cela a-t-il disqualifié à tout jamais les Israéliens pour créer un État moderne ? Et que dire du poids de ces partis orthodoxes et ultra-orthodoxes (pas spécialement féministes ni tolérants envers les LGBT) sans lesquels aucune coalition parlementaire n’est possible dans le pays jusqu’à ce jour ?

Lorsqu’il s’agit des musulmans, principes éthiques et politiques n’opèrent pas de la même manière. « Peut-il être des nôtres, celui qui refuse de boire son verre comme les autres ? » À cette question, de Philippe de Villiers à Charlie Hebdo, en passant par des pans entiers de la droite et de la gauche parlementaire, un vaste « front national » répond énergiquement non. En fait, le Hamas ne menacerait donc pas seulement l’existence de l’État le plus puissant de la région, soutenu par la première puissance mondiale. Il mettrait en péril aussi la « modernité », la rationalité des « Lumières » et, argument suprême sans cesse réitéré, les droits des femmes et ceux de toutes les minorités ! Là résident les motifs non avoués au grand jour des mesures prises contre le nouveau gouvernement palestinien. Tout cela sans se demander pourquoi les Palestiniens ont voté pour le Hamas et sans mesurer les risques d’une guerre civile qui plongerait le pays dans une détresse plus grande encore et ne ferait avancer d’un pouce ni la démocratie ni les pourparlers de paix.

Notre intérêt passionné pour la « libération des femmes musulmanes », menacées par les « intégristes », en vient insensiblement, dans le cas de la Palestine, à prendre le pas sur la défense de leur humanité la plus élémentaire. Elles ne méritent en effet notre sollicitude humaniste que pour autant que la menace identifiée soit celle de la violence machiste de ces hommes barbus qu’elles ont pourtant massivement élus et non celle des bulldozers ou des balles de l’armée qui perpétue son occupation. Leurs pères, maris, frères ou fils, leurs mères, filles, sœurs ou elles-mêmes sont-ils asphyxiés économiquement et financièrement, expropriés de leur maison, jetés à la rue, ou éliminés par les balles ou les missiles de l’armée d’occupation ? Peu importe : conservons intact notre émoi pour « lutter contre l’intégrisme » du Hamas. Quitte à cautionner l’humiliation et la misère qui résultent de la suspension de l’aide internationale et de la confiscation des taxes douanières par Israël, et qui ne sont clairement pas de nature à faire reculer l’intégrisme ni le terrorisme, mais au contraire à les nourrir.

Les projecteurs de quelques-uns de nos « journalistes d’investigation » et les « Lumières » de nos grands philosophes médiatiques se garderont bien d’éclaircir ce côté-là des ténèbres de notre temps. Depuis que, dans l’Algérie en guerre, l’épouse du général français Jacques Massu expliquait aux Algériennes que la France se devait de rester chez elles pour les « dévoiler » et donc les libérer, cette « tribalisation de l’universel » que constitue le détournement et l’instrumentalisation du combat des femmes au service de logiques de domination se poursuit avec la même ardeur et, malheureusement, la même efficacité.

À coups de canon, sans pain et, surtout, sans respect, on ne « modernise » personne. Nos idées « éclairées » ont besoin de pragmatisme, plus que de ces fantômes qu’on agite pour justifier des politiques dont l’Occident a été si friand au XXe siècle et qu’il continue d’affectionner au XXIe, susceptibles de mener à l’impasse de la confrontation sans fin.

2 août 2006

Liban-Palestine: lettre ouverte au CRIF et au Congrès juif européen

Publié le 24 Juillet 2006

Le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) et le Congrès juif européen ont publié une annonce payante dans Libération le 20 juillet avec plusieurs associations juives, y compris certaines qui se veulent de gauche, laïques et pacifistes, comme par exemple le Cercle Bernard Lazare et le Hachomer Hatsaïr. Dès l'intitulé, les signataires annoncent clairement la couleur « Le Hezbollah est une menace pour la paix » pour conclure sur la phrase : « Nous réaffirmons notre solidarité avec le peuple israélien ». En ma qualité de porte-parole d'une association juive, laïque, de gauche et pacifiste qui n'a pas signé cette lettre ouverte (en l'occurrence l'Union juive française pour la paix), j'aimerais y répondre.
...

Les signataires de cette lettre ouverte affirment qu'Israël « mène une action militaire proportionnée » à la menace du Hezbollah. Le commando du Hezbollah qui a pris deux soldats israéliens comme prisonniers de guerre le 12 juillet n'a fait ni morts, ni blessés parmi les civils lors de cette attaque. Quant au commando palestinien qui a pris un soldat israélien comme prisonnier de guerre le 25 juin, il a perdu deux combattants lors de cette attaque, tout en faisant deux victimes dans les rangs de Tsahal. Mais encore une fois, aucune victime civile n'a été déplorée. Quant à l'armée et au gouvernement israélien, au lieu de s'asseoir à la table des négociations pour aboutir à un échange de prisonniers (près de 10 000 Palestiniens sont
actuellement détenus dans les prisons en Israël), ils n'ont rien trouvé de mieux, pour répondre à cette situation, que de déclencher une guerre contre leurs voisins arabes à Gaza et au Liban. Bilan de l'offensive israélienne : plus de 450 morts civiles jusqu'à ce jour.

Le CRIF et ses cosignataires affirment qu' « Israël exerce son droit de légitime défense ». Certes, tout Etat (y compris Israël) a le droit de se défendre et une riposte armée dirigée contre des milices palestiniennes et libanaises à l'origine de ces attaques aurait été conforme aux règles de la guerre telles que définies par les Conventions de Genève. Une telle réaction aurait certainement suscité des prises de position divergentes selon les opinions des uns et des autres, du moins aurait-elle été conforme aux normes internationales qui régissent la conduite des forces belligérantes en temps de conflit. Mais au lieu de respecter ces règles, Israël a préféré bombarder des aéroports internationaux, des ponts, des autoroutes, des ports de la marine marchande, des centrales électriques, des infrastructures industrielles, des bâtiments gouvernementaux et des agglomérations densément peuplées, tant à Gaza qu'au Liban. Là-dessus, la loi internationale est formelle : Israël n'a pas le droit d'agir ainsi. Il serait par contre inexact de prétendre que l'armée israélienne n'a procédé à aucune attaque contre des cibles militaires ; car à part des accrochages avec la résistance palestinienne et libanaise lors de cette offensive, Tsahal s'est fait un devoir de bombarder une base... de la FINUL (Force intérimaire des Nations Unies au Liban), afin de la cantonner dans ses casernes pendant l'avancée des tanks israéliens, ce qui a provoqué l'exode de plus de 100 000 réfugiés libanais. Ainsi, Israël a sciemment violé toutes les règles du droit international en la matière.

Mais le CRIF et ses cosignataires ne sont pas à une contradiction près. Ils enjoignent au Liban, et seulement à lui, de respecter une résolution de l'ONU, en l'occurrence la 1559, qui prévoit le désarmement du Hezbollah.
Nous nous réjouissons de constater l'intérêt soudain du CRIF et du Congrès juif européen pour les résolutions de l'ONU. Et nous soutiendrions éventuellement un tel appel de leur part, s'il était question d'appliquer l'ensemble des résolutions des Nations Unis sur le Proche-Orient. Dont les résolutions 194 (droit au retour des réfugiés), 242 (évacuation des territoires occupés), sans parler de l'arrêt de la Cour internationale de justice, instance judiciaire de l'ONU (démantèlement du Mur sur les terres palestiniennes). Mais cette évocation fort sélective du droit international par les partisans déclarés de la politique israélienne est suspecte, c'est le moins qu'on puisse dire.

Outre les règles de droit établies par les instances de l'ONU, le CRIF et ses cosignataires abordent le terrain politique. Sur ce plan, ils soulèvent la question du bombardement de Haïfa (sans parler de celui de Gaza, de Beyrouth ou de Tripoli, pourtant situé loin du foyer de conflit). Le bombardement des objectifs civils dans toutes ces villes est inadmissible et l'Union juive française pour la paix (UJFP) le dénonce. Les bombes qui sont tombées sur Haïfa, Tibériade et Nazareth (qui ont fait une quinzaine de morts civiles) sont la réponse morbide du Hezbollah au pilonnage israélien des villes libanaises (qui a fait plus de 350 morts civiles). Et la résolution de ce conflit meurtrier se trouve peut-être dans la suite logique d'un passage de la lettre ouverte du CRIF, la seule phrase sensée de ce texte : « Nous déplorons la mort de toutes les victimes innocentes de part et d'autre des frontières. »

L'Union juive française pour la paix (UJFP) déplore, elle aussi, ces victimes innocentes. Pour éviter qu'il y en ait d'autres, le CRIF et ses cosignataires feraient mieux de soutenir les revendications avancées par les Libanais, les Palestiniens, les Israéliens pacifistes et leurs amis français de toutes origines : arrêt immédiat des bombardements et recours à une médiation internationale afin d'aboutir à un échange de prisonniers. Et comme des milliers de pacifistes israéliens viennent de le réclamer lors de manifestations à Tel-Aviv et à Jérusalem : retrait israélien des territoires de 67 et fin de l'occupation. De cela, le CRIF et ses cosignataires ne
soufflent pas mot dans leur lettre ouverte. Avec la réaffirmation incantatoire de leur « solidarité avec le peuple israélien », les auteurs de la lettre auraient pu, dans ces circonstances tragiques, avoir ne serait-ce qu'un mot pour les peuples palestinien et libanais.

Quant à l'avenir, si le peuple israélien aspire à la paix, il va falloir qu'il exige de ses dirigeants une attitude nouvelle. Car Israël ne cessera d'infliger la guerre à ses voisins, et de la subir à son tour, tant qu'il refusera de devenir un Etat s'intégrant dans la réalité proche-orientale, assurant les mêmes droits à tous ses habitants et nouant des relations constructives, d'égal à égal, avec les peuples qui l'entourent.

Richard WAGMAN
Président d'honneur

Union juive française pour la paix (UJFP)
21 ter, rue Voltaire
75011 PARIS

1 août 2006

Israël, Etat terroriste

par Robert Kissous, publié sur Oumma le 31 Juillet 2006

Sanctionner Israël pour mettre en échec son rôle de gendarme des USA au Moyen-Orient est nécessaire pour faire avancer la paix et la justice dans la région et dans le monde, pour qu’enfin le peuple palestinien voie ses droits nationaux pleinement respectés.
L’armée israélienne vient de perpétrer une fois de plus un crime abominable à Cana. Plus de 60 personnes assassinées, tous des civils, des femmes, des enfants. Des « terroristes » ?
Les massacres de civils au Liban, comme en Palestine, sont des crimes de guerre commis en toute connaissance de cause. Délibérés. L’objectif : terroriser la population civile, l’amener à se désolidariser des forces de résistance, diviser le peuple pour le faire capituler.
...

Mais les USA et Israël ont échoué :
- politiquement : le peuple libanais est encore plus uni, défend plus que jamais les résistants du Hezbollah et, dans le monde entier, y compris dans les pays arabes dont les régimes se sont ralliés aux USA, croît l’opposition à cette agression barbare ;

- militairement : l’armée israélienne a essuyé de lourdes défaites et n’a pu tenir les positions qu’elle prétendait avoir gagnées. L’armée d’occupation a même dû s’en retirer tout en prétendant, pour sauver la face, qu’elle n’avait jamais eu l’intention de s’y maintenir.

Les Etats-Unis - qui couvrent Israël, l’arment, le financent - déclarent par la bouche de Condolezza Rice qu’ils sont « attristés » par la mort de civils (le cynisme n’a pas de limites !) mais qu’il ne peut y avoir de cessez le feu sans conditions. Pour les USA l’objectif du « Grand Moyen-Orient » doit avancer.

Tous les pays de la région, stratégique par ses réserves et ses exportations pétrolières, doivent accepter leur hégémonie, quel qu’en soit le prix. Avec la raréfaction prévue du pétrole, la maîtrise de l’approvisionnement devient un facteur décisif. Aucun pays ne doit pouvoir contester leur domination militaire soit directe soit par le biais de leur vassal israélien, surarmé, seule puissance nucléaire dans la région et qui doit le rester. Tout ceci étant piètrement « habillé » par l’idéologie de la guerre des civilisations et de la lutte contre le terrorisme.

La Syrie est visée. Un poste frontière important libano-syrien a été bombardé du côté libanais. Et les « experts » militaires israéliens ont déclaré que les missiles qui se sont abattus sur Afula, en Israël, étaient de fabrication syrienne, comme si personne n’avait le droit d’avoir des armes sans l’accord d’Israël. L’Iran est visé. Les USA exercent toutes les pressions possibles pour engager une politique de sanctions avalisée par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Les USA veulent absolument empêcher la montée de l’Iran comme puissance régionale capable de contester leur hégémonie et celle de leur allié israélien sur la région.

L’échec actuel de leur intervention au Liban entraînera-t-il une fuite en avant ? Peut-être. Une chose est cependant certaine : les USA poursuivent leurs objectifs sur la région et, dans l’immédiat le désarmement du Hezbollah et le contrôle du Liban par des forces militaires occidentales. Dans ce but Israël leur sert de pointe avancée, d’allié stable, stratégique.

La France a joué dans le même camp que les USA en soutenant et initiant même la résolution 1559, en demandant le désarmement du Hezbollah sans jamais s’attaquer au rôle d’Israël dans la région, en concluant même des accords de coopération militaire avec ce pays.

Dans ce contexte, il est clair que la question de la Palestine n’est pas liée à un simple affrontement israélo-palestinien.

Ni les USA ni Israël ne veulent un Etat palestinien indépendant et souverain.

« Il n’y a pas d’interlocuteur, que des terroristes ou au mieux des gens incapables de réduire les terroristes » disent-ils en substance. Israël veut faire croire qu’elle est la pointe avancée de la civilisation face à la barbarie ainsi que Herzl le disait déjà.

Maintenir un état de tension permanent, de guerre larvée, permet plus facilement de développer une politique interventionniste, dominatrice, dans la région.

C’est pour cette raison que le respect et l’application des droits nationaux du peuple palestinien, conformément au droit international, est une question centrale pour faire reculer les fauteurs de guerre.

Aujourd’hui les pays européens sont consternés, regrettent, parfois condamnent le massacre de Cana. Mais aucune mesure concrète pour sanctionner Israël, qui continue les bombardements assurée de son impunité grâce à la protection des USA.

Sanctionner Israël pour mettre en échec son rôle de gendarme des USA au Moyen-Orient est nécessaire pour faire avancer la paix et la justice dans la région et dans le monde, pour qu’enfin le peuple palestinien voit ses droits nationaux pleinement respectés.

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